Project Description
CALIGULA
de Albert Camus
Au commencement rien.
PREMIER PATRICIEN « toujours rien »
LE VIEUX PATRICIEN « Rien le matin, rien le soir »
DEUXIEME PATRICIEN « Rien depuis trois jours ».
Un plateau nu. Petit à petit les PATRICIENS, représentant de l’état, les députés (?) entrent en scène et nous disent que le rôle titre n’est pas là. Et sans Caligula : rien. La mort. Une des pièces les plus sanguinaires du théâtre commence donc sur la mort/« rien » et finit par Caligula mourant et hurlant: « je suis encore vivant! ». Cet humour m’a toujours fait prendre Caligula pour une comédie du tragique.
Caligula a un tempérament d’artiste, une âme de poète, c’est un acteur. Il faudrait donc un acteur qui joue un empereur #acteur#metteurenscene#poète#artiste#fou
#Tyransanguinairejusquauboutiste ??? Je crois qu’un simple acteur présenté comme tel à l’assemblée et venant de cette même assemblée (peut-être sortant concrètement du public) serait le juste représentant de ce que la Figure de Caligula est pour cette assemblée.
Il nait d’une douleur (le deuil de sa sœur-amante) puis d’un constat « les hommes meurent et ils ne sont pas heureux ». De cela éclate sa révolte contre la mort, sa révolte contre l’autorité des dieux (les lois naturelles) et donc une volonté d’absolue liberté.
Ces révoltes, ces désirs, nous les partageons tous. C’est pour les voir s’exprimer que Caligula est là. Il est la catharsis de notre volonté absurde de vivre pour toujours totalement libre et heureux. « L’ absurde c’est la raison lucide qui constate ses limites. » Albert Camus.
Je veux donc une mise en scène assumant pleinement cette fonction cathartique afin d’en absorber la notion d’absurde, notion nous laissant souvent devant un vide. Que la troupe soit issue de l’assemblée des spectateurs actifs pour représenter le débat de notre égo-Empereur au pouvoir absolu aux prises avec les représentants de la société publique. Patriciens-députés, politiques, poète, maitresse vieillissante de l’Empereur, aristocrates, nantis, ils sont, exception faite d’Hélicon, esclave affranchi, tous et toutes issues de la cour du palais.
Il est donc d’abord plaisant de voir ce jeune prince leur envoyer leur propre absence de raisonnement à la face. Et je veux continuer à tirer à puiser à creuser à approfondir notre empathie pour Caligula le plus longtemps possible, malgré ou même grâce à sa cruauté et sa violence. Trouver la jouissance de le voir faire ce qui ne nous est pas permis. Pour cela trouver l’humour de ces situations, je pense dans l’aveu du jeu. Le plaisir du jeu des acteurs à mourir et tuer en scène. Jouer dans la mise en scène, en espace, en lumière avec notre désir quotidiennement titiller de voyeurisme passif ou actif. Et quand enfin le reste de la troupe frappe et tue le rôle principal, l’acteur-Caligula ayant joui de tout les pouvoirs jusqu’à finir seul en scène; qui est celui qui nous dis « je suis encore vivant! » ?
Citons Camus dans ses Carnets révélant un projet d’épilogue pour Caligula:
« Non, Caligula n’est pas mort. Il est là, et là. Il est en chacun de vous. Si le pouvoir vous était donné, si vous aviez du cœur, si vous aimiez la vie, vous le verriez se déchaîner, ce monstre ou cet ange que vous portez en vous. Notre époque meurt d’avoir cru aux valeurs et que les choses pouvaient être belles et cesser d’être absurdes. Adieu, je rentre dans l’histoire où me tiennent enfermé depuis si longtemps ceux qui craignent de trop aimer. »
Théâtre
À partir de 13 ans | Durée : 1h40
Mise en scène
Sylvain Delcourt
Avec
Antoine Besson
Adeline Benamara
Éric Borgen
Sylvain Delcourt
Yann Ducruet
Thomas Poulard
Christian Scelles
Alice Tedde
Maxime Ubaud
Équipe technique
Amandine Livet | Scénographie
Pierre Langlois | Lumière
Marie-Fred Fillion | Costumes
Dates passées
2020 | 30 et 31 janvier | Théâtre du Parc, Andrézieux-Bouthéon (42)
2020 | 24 janvier | Espace culturel la Buire, L’Horme (42)
2019 | 28 et 29 novembre | Centre culturel de La Ricamarie (42)
La Cie LalalaChamade est conventionnée avec le département de la Loire et soutenue sur les aides aux projets par la ville de Saint Etienne et la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Caligula a été coproduit par deux scènes Régionales et Départementales : le Centre Culturel de la Ricamarie et le Théâtre du Parc, à Andrézieux-Bouthéon. Il a également bénéficié du soutien de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre d’une résidence tremplin au Centre culturel de La Ricamarie.
Accueils en résidence : Château de Goutelas (Marcoux), Théâtre de Rive-de-Gier, Bac à Trail (Oullins), Théâtre du Parc (Andrézieux-Bouthéon), Centre culturel de La Ricamarie